Revue de presse aéronautique du 13 avril 2012
Conjoncture
Les Echos du 5 avril constatent qu' « après une année 2011 marquée par un nouveau bond de 17% des commandes et 13 000 embauches en France, rien ne semble pouvoir entamer l'optimisme des industriels français de l'aéronautique, qui tablent sur une poursuite de la croissance de leur chiffre d'affaires en 2012 et des recrutements ».
Thibaut de Jaegher, dans un éditorial paru le 4 avril sur UsineNouvelle.com, officialise le passage de témoin du leadership industriel moral entre l'aéronautique et l'automobile : « longtemps, l'automobile a été perçue comme LE modèle de l'industrie. Ses méthodes de production ont inspiré beaucoup de secteurs. Ses voitures ont fait rêver des millions d'hommes. Ses usines sont considérées comme les plus performantes au monde. Mais la crise que traverse ce secteur est en passe de lui faire perdre cette place au profit d'une autre, beaucoup plus florissante, celle de l'aéronautique. Aujourd'hui, c'est sans aucun doute l'industrie qui se porte le mieux en France et en Europe. L'année 2011 fut même une véritable année triomphale pour les industriels du secteur (...). Les salons de l'air et de l'espace (...) furent tous marqués par des commandes record de la part des compagnies aériennes. Airbus a ainsi engrangé près de 1 500 commandes l'an dernier. Un excellent cru qui en appelle beaucoup d'autres. Si l'on en croit les prévisions faites par l'avionneur européen, il devrait se vendre pour 350 milliards de dollars de nouveaux avions dans les 20 prochaines années dans le monde (...). Rançon du succès : les industriels de l'aéronautique doivent tenir des cadences infernales (...). Toute la supply-chain est sous tension, des sous-traitants aux équipementiers. Tous doivent investir dans de nouvelles machines. Il faut trouver des financements pour cela. Il faut aussi gérer des retards de programmes, ce qui tend les trésoreries. Il faut recruter, innover, anticiper la demande des constructeurs et des compagnies pour ne pas perdre pied... L'avenir des entreprises du secteur, et notamment des plus petites, se décide aujourd'hui. Ceux qui n'auront pas pu ou pas su monter à bord des nouveaux avions comme l'A350 XWB ou le C919 du chinois COMAC risquent de connaître de sérieuses difficultés dans dix ans (...). Ce que vit l'industrie aéronautique est exceptionnel. Mais cette réussite ne doit pas tourner la tête des entreprises du secteur. Elle les oblige au contraire à plus de responsabilité et à jouer un nouveau rôle dans l'industrie française et européenne en général. Malgré les retards de programme, l'ensemble de la filière va devoir assumer un nouveau leadership moral sur l'industrie. La part de rêve que portent les produits aéronautiques ou le fait qu'ils soient en grande partie industrialisés en France et en Europe font des entreprises du secteur des modèles. Observées, enviées, admirées, elles devront être exemplaires dans tous les domaines ».
Les Etats-Unis estiment que les gouvernements européens n'ont pas mis fin aux subventions illégales à Airbus et vont en conséquence mettre en œuvre la première étape de la procédure de sanctions devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a annoncé le représentant américain au Commerce. Cette initiative peut en théorie aboutir à des sanctions d'un montant de plusieurs milliards de dollars frappant les produits européens (UsineNouvelle.com du 30/03).
Avionneurs
Interrogé sur Radio Classique le 29 mars, le numéro deux d'Airbus a estimé que les problèmes de microfissures sur les ailes des A380 étaient sous contrôle : « la situation est bien maîtrisée. L'ensemble des avions vole en toute sécurité. Ce sont des problèmes de jeunesse qu'on découvre de temps en temps dans l'aéronautique ». Une solution définitive sera disponible au quatrième trimestre et les réparations devraient s'étaler jusqu'à la fin 2013 (UsineNouvelle.com du 29/03).
L'assemblage de son futur long courrier en matériaux composites, l'A350, va démarrer dans les tout prochains jours à Toulouse, selon le porte-parole du groupe. Cet avion est destiné aux essais statiques au sol. Le constructeur a par ailleurs annoncé avoir conclu son premier contrat de vente d'avions d'affaires au Japon (UsineNouvelle.com du 30/03).
Enfin, la compagnie China Southern Airlines a annoncé qu'elle n'entendait pas suivre les recommandations du gouvernement chinois, suite au différend entre le pays et l'Union européenne sur la taxe carbone. Elle honorera donc les commandes d'Airbus déjà actées. Pékin risque de voir rouge...
Le 30 mars, la commissaire au Climat à Bruxelles Connie Hedegaard a expliqué au journal Le Monde que l'Europe pourrait modifier sa législation sur la taxe en cas de compromis « suffisant et ambitieux » au sein de l'OACI, mais elle a assuré ne pas vouloir un accord à tout prix. Une nouvelle réunion est prévue à l'OACI en juin (UsineNouvelle.com du 30/03).
Equipementiers / Sous-traitants
Les Echos du 2 avril consacrent un article aux sous-traitants du Sud-Ouest de la France qui, malgré des carnets de commandes bien garnis du côté d'Airbus, cherchent à séduire Boeing et d'autres donneurs d'ordres. Histoire de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier.
Le groupe italien Finmeccanica a signé un contrat de plus de 500 millions d'euros pour fournir des services de soutien technique et logistique aux flottes d'avions de chasse Eurofighter (UsineNouvelle.com du 30/03).
Revue de presse aéronautique du 13 avril 2012 éditée par l'équipe du MIDEST