Arve Industries
De la performance industrielle à l’agilité
Dans le contexte de mondialisation actuel, la pression des donneurs d'ordres fragilise le tissu des industries de sous-traitance. Leur principal avantage concurrentiel est de s'appuyer sur la triple exigence « cout-qualité-délai » de la performance industrielle, en étant chaque jour plus flexible.
Aujourd'hui, tout s'accélère et la tâche des dirigeants devient complexe... d'autant plus que les pressions induites par les perspectives de délocalisation exigent que les PME s'adaptent en permanence (agilité) pour répondre aux demandes des donneurs d'ordres.
Comment faire ? L'avenir des entreprises régionales passe probablement par l'efficience de systèmes de production optimisés par rapport à ceux des pays « low cost ». Dans cette optique, l'objectif du projet « Performance » est de faire passer un pourcentage significatif d'entreprises du pôle au standard « Lean Production », dans une logique d'entreprise étendue.
Pour Ludovic Guizzi (Thésame), les enjeux du projet sont avant tout d'obtenir de très forts gains en productivité et en réactivité. « Il s'agit de passer la vitesse supérieure dans la conduite du changement en passant de l'expérimentation PPJ sur une année à un véritable système industriel qui se déploie sur plusieurs années, en cohérence avec la stratégie. Il s'agit aussi de généraliser le fonctionnement collaboratif dans l'entreprise et de travailler sur l'interface client-fournisseur afin de libérer des sources de gains ».
L'accompagnement des entreprises est effectué par le biais d'actions collectives d'une durée variable (de 6 à 18 mois). Le PPJ/ALP (Production au Plus Juste / Amélioration de La Performance) a pour but d'installer une culture de base commune dans la conduite du changement, afin obtenir des améliorations opérationnelles concrètes. Il peut de dérouler en partenariat avec un donneur d'ordres pour améliorer la Supply Chain. L'ISO-TS accompagne les entreprises dans la mise en oeuvre et l'optimisation d'un système de management référent pour l'automobile. Le Réseau Process porte sur le pilotage des processus métier. Enfin, deux projets de R&D se proposent, pour le PPMP (Pilotage de la Performance et Management de la Percée) de pérenniser la performance par des actions d'amélioration et pour le RTP (Réduction des Temps Perdus d'améliorer les changements rapides de série.
Quand les hommes deviennent autonomes et efficaces
Michel Albrieux, Directeur Général - Amphénol Socapex
« Les outils type PPJ/ALP ou Lean Productions sont essentiels, mais ce ne sont que des outils. S'il n'y a pas des hommes derrière désireux de travailler ensemble, ça ne sert à rien, car dans nos PME, 90% des problèmes viennent de dysfonctionnements relationnels. Le projet 3C a l'intelligence de combiner des intervenants industriels et ressources humaines. Quand l'atelier et le magasin se rejettent la responsabilité d'un retard, 3C permet de comprendre que les torts sont partagés et de mieux communiquer. Dés lors, les hommes se prennent en charge avec une vision plus juste de leur mission, ils deviennent autonomes et efficaces avec leurs clients et fournisseurs internes. Par ailleurs, les trainings impliquant différents niveaux hiérarchiques ont permis de désinhiber le langage. Tout peut se dire, même si ce n'est pas facile. Le but n'est pas de modifier obligatoirement la structure fonctionnelle de l'entreprise, mais ça permet de faire comprendre à chacun qu'il peut proposer des améliorations d'organisation sans que ces suggestions soient perçues comme des critiques. Ce sont des changements d'attitude profonds qui s'enracineront avec le temps. »
Un Pacs pour réduire les incidents qualité
Alain Blanckemane, Directeur industriel - ZF-DF
« Les incidents de production nous coûtent trop cher, à nous en termes d'arrêt de ligne, et à nos clients constructeurs lorsqu'un véhicule doit être repris pour malfaçon... Après 14 ans de relations commerciales, nous avons fait un Pacs (Plan d'amélioration continue des Synergies) avec notre fournisseur principal Autocam Franck & Pignard. Pour cela, nous avons fait exploser les murs de façon virtuelle et réelle entre nos 2 sociétés. Nous avons demandé aux personnes des deux sociétés de travailler ensemble autrement qu'au travers de la relation traditionnelle client-fournisseur où le donneur d'ordre est censé tyranniser son fournisseur tandis que celui-ci doit résister. Aujourd'hui, chacun comprend les difficultés et les exigences de l'autre. Et c'est parce qu'il y a une ligne de processus complète qui commence chez Autocam et se termine chez nous que les deux équipes ont une vue globale et que nous avons considérablement réduit les incidents qualité et les réclamations. »
PPJ pour évoluer dans la guerre économique
Gérard Bajulaz, Directeur Général - AMD Décolletage
« Nous avions un système de gestion de production, mais pas de suivi régulier de nos relevés de temps de montage et de fabrication... J'ai pensé que nous avions besoin d'avoir une aide extérieure pour avancer. Le programme PPJ nous a permis d'avoir un bon accompagnement pour mettre au point le suivi du TRS. En fait, j'ai donné l'impulsion, mais la réussite d'une telle action n'est pas le fait du chef d'entreprise. Tout enregistrer sur informatique comme je le demandais à l'ensemble des salariés en production, pouvait être perçu comme un « acte gendarme ». En fait, ils ont assez vite compris que c'était un outil d'amélioration de l'entreprise pour évoluer dans la guerre économique que nous menons. Si ça a marché, c'est parce qu'en interne, il y a eu un bon suivi de la part des pilotes, l'adhésion des responsables d'atelier et des salariés et un très bon accompagnement de « l'intervenant PPJ ».