Dans le monde...
Les négociations entre Européens et Américains pour mettre sur pied un vaste traité de libre-échange - TTIP ou Tafta - ont échoué, a estimé dimanche dernier le vice-chancelier allemand, « car nous, Européens, ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences » (Challenges.fr du 29/08). Mais le porte-parole de la Commission européenne a aussitôt démenti : « les négociations entrent dans une phase critique. Nous sommes prêts à conclure cet accord d’ici à la fin de l’année (...) sans sacrifices » des intérêts européens. « Les négociations ne sont pas terminées », a confirmé le porte-parole d’Angela Merkel, prenant ainsi acte des divisions au sein du gouvernement allemand (Les Echos du 30/08). Ce qui n’a pas empêché le secrétaire d'Etat français au Commerce de déclarer sur RMC qu'il n'y avait « plus de soutien politique » de Paris à ces tractations entamées en juillet 2013 entre Européens et Américains : « à la fin du mois de septembre, lorsque les ministres du Commerce extérieur se réuniront à Bratislava pour avoir un échange sur ce sujet comme sur d'autres, je demanderai au nom de la France l'arrêt des négociations sur le Tafta » (UsineNouvelle.com du 29/08).
Le moral des entrepreneurs allemands a davantage baissé que prévu en août, selon l’indice Ifo. Il atteint son plus bas niveau depuis décembre 2014 en raison du Brexit (Les Echos du 26/08).
L’Espagne a enregistré au premier trimestre une progression de son PIB de 0,8% par rapport au précédent, plus élevée que la première estimation de +0,7% publiée fin juillet. Sur un an, il augmente de 3,2% (Les Echos du 26/08).
Avec une hausse de 4,4%, les commandes industrielles ont rebondi plus que prévu en juillet aux Etats-Unis, surtout grâce au secteur des transports. Elle efface le recul de 4,2% en juin (Les Echos du 26/08).
En France...
La croissance de l'économie française a connu un coup d'arrêt au deuxième trimestre, le produit intérieur brut étant resté stable, alors qu'il était attendu en hausse de 0,3%, selon l'Insee. Ce résultat tranche avec le chiffre du premier trimestre, marqué une croissance particulièrement dynamique (0,7%). Il s'explique notamment par un ralentissement de la consommation des ménages, mais aussi par une baisse des investissements et de la production, affectés par les mouvements sociaux contre la loi travail : entre avril et juin, les dépenses d'investissement se sont ainsi repliées de 0,2% après avoir augmenté de 1,3% au premier trimestre (Challenges.fr du 26/08). Si les industriels français ont revu en légère baisse leurs prévisions d'investissements pour cette année à +6% par rapport à 2015, contre +7% précédemment, elles demeurent néanmoins fortes (UsineNouvelle.com du 25/08).
Le leader de la CGT Philippe Martinez est reparti mardi à l’assaut contre la loi travail, promulguée le 8 août mais dont il n’envisage pas d’autre issue que son abrogation... Une manifestation est programmée le 15 septembre à Paris (Les Echos du 31/08).
Les salaires des cadres ont augmenté de 1,7% en 2016, selon un baromètre publié lundi par Expectra, filiale du groupe Randstad. Il s'agit de la sixième année consécutive de hausse et la plus forte progression enregistrée depuis 2012 (Les Echos du 29/08).
Dans une interview publiée mardi dans Les Echos à l’occasion du lancement des journées d’été du Medef, son président Pierre Gattaz demande des « engagements forts » aux candidats à la présidentielle. Faisant le bilan du quinquennat Hollande, il juge que « cela n'aura pas été un quinquennat pour rien. Il aura permis de révéler le rôle fondamental de l'entreprise, d'assumer l'importance d'une politique de l'offre. C'est une mue idéologique majeure pour la gauche (...). Le pacte de responsabilité, le début de l'inversion de la hiérarchie des normes avec le primat donné à la négociation d'entreprise, la volonté de simplification... tout cela est allé dans le bon sens ». Interrogé judicieusement sur la création d’un million d’emplois, il répond : « ceux qui disent que je me suis engagé sur ce chiffre sont des menteurs ! C'était un objectif collectif que l'on pouvait viser en mettant en œuvre les réformes adéquates. Et c'est d'ailleurs toujours le cas. J'irais même plus loin : pour passer de 10% à 6 % de chômeurs, ce sont deux millions d'emplois qu'il faut créer. C'est possible, en alignant le niveau des charges de nos entreprises sur celui de l'Allemagne, en déverrouillant le marché du travail, en passant à une fiscalité lisible et motivante, etc. Et en arrêtant des mesures antiéconomiques comme sur la pénibilité. Cela restera comme le point noir de ce mandat ». Suite à ces déclarations, Martial You ironise sur RTL.fr : « "le projet ‘1 million d'emplois’, je le porte toujours à ma boutonnière (...) ", expliquait Pierre Gattaz le 27 août 2014 sur RTL. En plus du pin's, M. Gattaz semble avoir oublié aussi que le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) et le Pacte de responsabilité (40 milliards d'allègements de charges après des hausses d'impôts) n'ont pas entraîné d'embauches en masse. Que la loi Macron entérine le travail le dimanche sans que cela ne crée vraiment des postes. Et que Manuel Valls vient de promettre une baisse de l'impôt sur les sociétés de 33,3% à 28% l'an prochain. Insuffisant, semble déjà répondre le patron des patrons qui estime maintenant qu'il faudrait 2% à 3% de croissance pour revenir au plein emploi. On en est loin avec 1,5% au mieux dans les mois à venir »...
Les Echos révèlent mardi « les dossiers clefs de la rentrée des industriels tricolores » : « ralentissement de l’économie chinoise, impact du Brexit, onde de choc du scandale Volkswagen, décision de Londres sur Hinkley Point... De gros dossiers vont occuper l’attention des industriels dans les semaines à venir. Dans l’Hexagone, les prévisions d’investissements et les taux de marge des entreprises manufacturières atteignent des niveaux élevés grâce au CICE et à la faiblesse des prix de l’énergie. Mais les entreprises s’inquiètent de la conjoncture internationale ».
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