Les Echos consacraient mercredi une grande enquête à « l'offensive des pays émergents sur les groupes européens » : « le célèbre carrossier italien Pininfarina est en passe d'être racheté par l'indien Mahindra & Mahindra. Pirelli passé aux mains du chinois ChemChina, trois ans après la vente des bateaux de luxe Ferretti à une autre compagnie chinoise, Shandong Heavy Industry... Les fleurons industriels italiens ne sont pas les seuls à attiser les convoitises des grands groupes émergents. Arcelor, Jaguar et Rover (...) sont tous détenus par de nouveaux acteurs des géants émergents. Ces derniers, depuis dix ans, se montrent de plus en plus actifs. Ils ne se contentent plus de timides prises de participations. Une évolution à laquelle il va falloir s'habituer au regard de l'envol spectaculaire des investissements directs étrangers de ces pays ».
Selon l'OCDE, en 2015, le PIB mondial ne devrait progresser que de 3,1%, au lieu des 3,6% anticipés jusqu'à présent. En cause, le recul de l'économie américaine et le ralentissement de la Chine, ce qui se traduit au niveau mondial par « la plus faible croissance trimestrielle enregistrée depuis la crise ». Seule la zone euro a vu son PIB révisé à la hausse, avec un timide 1,4%. Dans l'après-midi, la BCE a, pour sa part, maintenu sa prévision de +1,5% pour 2015 et +1,9% pour l'an prochain, et salué le retour de l'inflation dans la zone euro avec +0,3% en mai. Mais, soulignaient mercredi LesEchos.fr, « pour la France, la bonne surprise du jour est venue de l'OCDE, qui croit détecter une "légère inflexion de la courbe du chômage" en fin d'année 2015 ».
Pourtant, comme l'indiquait ce lundi la newsletter, « les chiffres du chômage d'avril (...) frisent la catastrophe : +26 200 pour la catégorie A (ceux qui n'ont exercé aucune activité dans le mois), +54 100 toutes catégories confondues. Bilan : un record de 3 536 000 chômeurs en France. Un utile rappel à la prudence pour ceux qui parlent un peu vite de la "reprise" ».
De plus, alors que les créations d'emplois ont rebondi dans le pays en 2014, l'industrie continue d'en détruire plus qu'elle n'en crée, selon une étude du cabinet FIE : la hausse des créations (+7,7% en un an à 17 946 emplois) n'a pas compensé les destructions (33 336 supprimés, +3% sur un an) : 15 390 emplois industriels ont été perdus en 2014 (UsineNouvelle.com du 28/05).
C'est dans ce contexte que le Premier ministre Manuel Valls a consulté lundi et mardi patronat et syndicats sur leurs propositions pour « faciliter » l'activité et l'emploi dans les petites et moyennes entreprises, avant d'annoncer de nouvelles décisions le 9 juin. Pour rappel, selon l'Insee, en 2013, les TPE et les PME employaient 70% des salariés (Challenges.fr du 01/06).
La commission mixte paritaire de sénateurs et députés chargée d'élaborer une version commune du projet de loi Macron s'est par ailleurs séparée sans surmonter les divergences. Bruno Le Roux, chef de file du PS à l'Assemblée, n'exclut pas une nouvelle utilisation de l'article 49.3 (LesEchos.fr du 04/06). Pendant ce temps, la France est descendue de cinq marches au classement IMD 2015 des pays les plus compétitifs, passant du 27e au 32e rang. La majorité des autres pays européens perdent également plusieurs places dans ce classement. Les meilleurs élèves du classement restent les Etats-Unis, conservant leur première place par rapport à l'année précédente, suivis de Hong Kong et Singapour (UsineNouvelle.com du 28/05).
« Big bang en vue pour les pôles de compétitivité », titraient mercredi Les Echos. Profitant de la fusion des régions, l'Etat réfléchit en effet à divers scénarios pour les regrouper et les réorganiser.
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