C'est du moins ce à quoi croient nos gouvernants. François Hollande a ainsi déclaré lundi sur l'antenne de France Inter vouloir faire en sorte que la croissance économique soit supérieure à 1%, la prévision officielle, en 2015 et 2016 pour créer des emplois (UsineNouvelle.com du 05/01).
« Croissance : la reprise pointe mais reste suspendue au retour de la confiance », titraient justement la veille LesEchos.fr, selon lesquels « la forte baisse du pétrole et de l'euro apporte une bouffée d'oxygène aux ménages et aux entreprises. Mais les incertitudes restent fortes et brident la reprise de l'investissement ».
Or pour le ministre de l'Economie et de l'Industrie Emmanuel Macron, qui s'exprimait mardi sur le site des Echos, 2015 sera aussi l'année « du tournant pour l'économie française » en raison des conditions extérieures favorables comme « la forte baisse de l'euro face au dollar, le repli des cours du pétrole, la faiblesse des taux d'intérêts », l'apport du crédit d'impôt compétitivité emploi « qui va représenter 17 milliards d'euros en 2015 » et l'entrée en vigueur du premier volet des baisses de cotisations du pacte de responsabilité. Tout ceci permettra en effet, selon lui, de « restaurer la confiance des entrepreneurs » et de faire repartir embauches et investissements.
En attendant, Challenges.fr du 2 janvier nous apprend que « l'activité de l'industrie française [a été] encore plus déprimée que prévu » en décembre...
L'indice PMI du secteur manufacturier s'est établi à 47,5 points contre 47,9 dans une première estimation le 16 décembre, et 48,4 en novembre, soit « la plus forte contraction du secteur » depuis août, selon Markit. Lequel signale que dans l'industrie française, l'emploi a reculé pour le neuvième mois consécutif, et les prix de vente pour le dixième.
« Les signes prometteurs de reprise enregistrés en début d'année se sont dissipés au cours du second semestre », note un chef économiste.
Aussi Thibaut de Jaegher conclut-il, dans son éditorial de L'Usine Nouvelle de cette semaine : « la vérité, c'est que personne n'y voit goutte. Nul n'est capable de dire si les économies française et européenne repartiront du bon pied en 2015 (...). Dans ce contexte, les entreprises ne pourront compter que sur elles-mêmes pour surperformer, pour faire mieux que leurs voisins, pour aller chercher la croissance avec les dents, comme l'aurait dit un ancien Président »...
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