Lors de son premier meeting de campagne, c'est un Nicolas Sarkozy frappé d'amnésie qui s'est exprimé en faveur du gaz de schiste : « je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus, du point de vue de l'énergie, indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie, alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles. C'est inacceptable (...). Je souhaite clairement que nous réfléchissions aux conséquences du principe de précaution auquel je préférerai toujours le principe de responsabilité (...). Avec la précaution, on s'abstient de faire, avec la responsabilité, on assume la conséquence de ses choix et on ne se condamne pas à l'immobilisme ».
Sauf que c'est sous son mandat que la loi empêchant toute exploration a été votée, rappelle UsineNouvelle.com le 26 septembre...
« Tant que je serai ministre de l'Ecologie, il n'y aura pas de gaz de schiste et pas d'investigation sur le gaz de schiste », lui a répliqué avec bravitude une Ségolène Royal déterminée dimanche au « Grand Rendez-vous » Europe 1 / Le Monde / I-Télé : « il n'est pas question, à un moment où l'on a des ressources publiques rares, d'investir dans des filières aléatoires et spéculatives ».
En dépit du redémarrage enviable de l'industrie aux USA et disposant visiblement de renseignements difficiles à trouver ailleurs que dans ses services, elle soutient que « les experts américains en reviennent du gaz de schiste. Il y a beaucoup de dégâts environnementaux, ensuite le coût s'est révélé beaucoup plus important que prévu (...). On commence à voir aux Etats-Unis des friches industrielles scandaleuses, avec des riverains effarés, des poches de pauvreté et des poches de chômage » sur les sites d'exploitation abandonnés.
« La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires », disait Clémenceau. D'ici à penser que l'énergie et les politiques, c'est la même chose...
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