« L'économie française ne redémarre toujours pas ».
Tel est le gros titre qui barre la une des Echos de mercredi.
Le quotidien explique : « le moral des patrons français flanche. L'indice du climat des affaires publié par l'Insee, qui se replie depuis mai, a de nouveau reculé en septembre. Ce qui est de mauvais augure pour la croissance au troisième trimestre, après une stagnation sur les six premiers mois de l'année. Cette détérioration est d'autant plus inquiétante que le taux de marge des entreprises, qui devrait logiquement grimper grâce à la mise en place du CICE, a fléchi au deuxième trimestre. Cette rechute fait craindre aux économistes que la mesure, qui représente un coût de près de 10 milliards d'euros, soit utilisée pour augmenter les salaires ou baisser les prix, plutôt que pour investir ».
Pourtant, le quotidien écrivait le vendredi précédent que « plus de la moitié des entreprises interrogées par l'Insee indiquent avoir l'intention d'utiliser le crédit d'impôt pour investir et plus d'un tiers pour embaucher ». La France a également connu une croissance nulle de son Produit Intérieur Brut au deuxième trimestre comme au premier, a indiqué l'Insee mardi (Challenges.fr du 23/09). Lors de sa quatrième grande conférence de presse, jeudi dernier, le président Hollande s'est néanmoins employé à défendre sa politique, dont il a dit « espérer » des résultats avant la fin de son mandat. Il a également répondu à Angela Merkel, qui souhaiterait qu'il soit plus respectueux des règles budgétaires européennes et accélère les réformes. Pour lui, réduire « à marche forcée » le déficit serait une « faute », du fait de la faible croissance : restaurer la compétitivité des entreprises et redresser l'emploi passent en priorité (Les Echos du 19/09). Si le chômage a enregistré un léger recul surprise en août - une première en dix mois -, il résulte surtout d'un bond des radiations pour défaut d'actualisation, soulignent Les Echos ce jeudi. Thibaut de Jaegher n'est guère optimiste.
Dans l'éditorial de L'Usine Nouvelle de cette semaine, intitulé sobrement « Des dirigeants ordinaires », il critique l'action de Barack Obama, Angela Merkel et des dirigeants européens. Et n'épargne pas la France : « sans parler du président de la République, qui semble perdu au sommet de l'État, aucun représentant de la société civile (patronat, syndicats, associations) ou de la sphère publique (ministres, députés ou sénateurs) n'est à la hauteur de la situation. Chacun répète inlassablement le même discours, sans écouter ce que l'autre propose. Les débats se muent plus souvent en combat qu'en recherche de consensus. Nous avons, sans aucun doute, les dirigeants que nous méritons... mais quand même : quelle déception ! Aucun ne se grandit face aux enjeux que nous avons à relever. C'est un peu comme s'ils s'enfonçaient chaque jour un peu plus avec la crise que subit notre pays. Comme aspirés par ce gouffre qui semble sans fin. Y aura-t-il un sursaut ? Il faut l'espérer. Sans rêver, cependant. Le changement ne viendra qu'au prix de ruptures, par définition douloureuses. Politiques, entrepreneurs, salariés, fonctionnaires : sommes-nous prêts, chacun, à prendre notre part de responsabilité ? ».