« Les pratiques commerciales agressives de l'automobile gagnent l'aéronautique », selon UsineNouvelle.com le 29 août. Selon une étude du cabinet de conseil Simon-Kucher & Partners, les grands donneurs d'ordres du secteur étrillent en effet les PME sous-traitantes pour faire baisser les prix... au risque de fragiliser toute la filière.
D'après l'article, « cet état des lieux sans concession n'est pas issu d'une étude statistique menée par le cabinet mais provient de remontées de terrain de nombreuses entreprises (...). Les négociations de plus en plus tendues entre clients et fournisseurs atteindraient un niveau jamais atteint (...). Renégociation permanente de contrats, exigence constante de baisse des prix, multiplication des allers et retours des documents, menaces d'annulation, transferts accrus vers les sous-traitants des prises de risques financiers... Autant de méthodes auxquelles seraient confrontées un nombre toujours plus élevé de PME, coincées en cela qu'elles doivent tout ou partie de leurs activités au florissant secteur (...). Autre danger pointé du doigt par le cabinet : la perte de compétences chez les grands donneurs au profit des équipementiers et le risque de voir des innovations profiter à d'autres constructeurs étrangers. "En raison de ces négociations trop pénibles, les équipementiers peuvent décider d'arrêter de faire des efforts et vendre ailleurs leurs savoir-faire" (...). Lassées de ces contraintes excessives, des entreprises de l'électronique et de la chimie auraient décidé d'abandonner le secteur aéronautique. In fine, c'est même la qualité des pièces produites qui pourrait être remise en question. "Si on tire trop sur les prix, on risque aussi de diminuer la qualité, assène [un consultant du cabinet]. Je ne mets pas en cause la sécurité des appareils, mais nul doute que les coûts de maintenance seront appelés à augmenter dans les prochaines années" ».
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