UsineNouvelle.com dressait mardi un bilan élogieux de l'action d'Arnaud Montebourg à la tête du ministère du Redressement productif, soulignant que « malgré ses excès, [son] volontarisme pour défendre l'industrie a fonctionné. A son actif figure aussi le lancement des 34 plans industriels sur lesquels il a mis en première ligne des chefs d'entreprises plutôt que des fonctionnaires ».
Des faits d'armes qui lui ont valu d'hériter mercredi d'un portefeuille élargi de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique. D'après la newsletter, il « devrait (...) être en charge notamment des questions cruciales de financement des entreprises, des marchés financiers, de l'orientation de l'assurance-vie vers les PME ou des réglementations bancaires mais aussi du pilotage de la banque publique d'investissement ».
Pas sûr néanmoins que le commerce extérieur tombe dans son escarcelle, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius le revendiquant également après la suppression du ministère de Nicole Bricq (20Minutes.fr du 02/04). Nombre d'observateurs se demandent aussi comment fonctionnera son duo avec le ministre des Finances Michel Sapin, au profil très différent du sien (Les Echos du 03/04).
Néanmoins, pour LeMonde.fr, « sa nomination à un portefeuille très élargi constitue une habile opération pour Manuel Valls, qui permet de contrebalancer son image droitière et d'envoyer un message à ces électeurs de gauche qui se sont massivement abstenus dimanche. Elle présente néanmoins une part de danger. Alors que la France et ses déficits sont placés sous observation par les responsables de la Commission de Bruxelles et les marchés, pas sûr que ceux-ci se montrent rassurés par la montée en puissance de M. Montebourg qui avait, à l'été 2013, traité les premiers de 'connards'. Il a pourtant su s'attirer les faveurs des chefs d'entreprises [et] l'apôtre de la démondialisation a (...) mis de l'eau dans son vin (...). Ses discours sur l'euro trop fort et les contrôles tatillons de Bruxelles font un tabac auprès des entreprises. Sa propension à dénigrer les banques ou la direction du Trésor lui vaut également de nombreux soutiens parmi les patrons de PME ».
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