L’Usine Nouvelle du 30 avril consacre son dossier aux conflits entre salariés et patrons.
Dans son éditorial, Laurent Guez, le directeur de la rédaction, met en garde : « depuis six mois, l’industrie reçoit en pleine figure un coup de poing d’une grande violence (…). La grande famille industrielle, soudée par son amour des usines, son goût pour la technologie, sa culture commune (…), menace de se disloquer.
Entre entreprises et salariés, le divorce n’est pas loin. Il faut l’éviter, car il ne profiterait ni aux premières ni aux seconds. Quand tout va mal, au contraire, la cohésion s’impose. Sans doute les dirigeants – certains dirigeants –sont-ils responsables de la rancoeur qui, parfois, s’installe.
Trop absents, trop ignorants du quotidien de leurs salariés, trop flous dans leur communication (…).
Mais quelles que soient les fautes patronales, les organisations syndicales doivent tout faire pour que cesse la montée de la violence. Les séquestrations et les humiliations infligées aux dirigeants – des managers salariés plus souvent que de véritables « patrons » propriétaires de leur PME – laisseront de terribles traces.
Après la crise, il faudra se remettre à travailler ensemble et certains souvenirs agiront comme du poison ».