Les réactions ont continué de se multiplier suite à l’annonce du maintien d’Opel dans le giron de General Motors. Le patron Europe du constructeur américain a démissionné (LesEchos.fr des 06 et 10/11). Si GM a annoncé que les grandes lignes esquissées par Magna devraient être suivies par le plan qu’il proposera prochainement pour restructurer la marque (UsineNouvelle.com du 05/11), Angela Merkel a demandé le remboursement du crédit de 1,5 milliard d’euros accordé à Opel pour assurer sa survie, estimant que « c’est à General Motors de supporter l’essentiel des coûts ». La banque russe Sberbank, partenaire de Magna, menace quant à elle de poursuivre le constructeur américain devant les tribunaux (UsineNouvelle.com du 10/11). Cette nouvelle a également mis de fort méchante humeur David Barroux qui écrit dans LesEchos.fr du 5 novembre : « Dans la vie des affaires, il y a de petites injustices et de gros scandales. Voir General Motors revenir sur sa décision de céder Opel appartient sans conteste à la seconde catégorie. Profitant des dizaines de milliards de dollars apportées par l’Etat et les contribuables américains, l’ex-numéro un mondial de l’auto peut se permettre de conserver une filiale lourdement déficitaire dont il avait promis de se débarrasser. Detroit s’en félicite. Le reste du monde automobile s’en désole. Pour ses rivaux européens, la nouvelle est doublement catastrophique. Non seulement GM ne devrait qu’à peine faire maigrir un constructeur qui avait vocation à réduire massivement ses capacités de production et à passer sous le contrôle d’un acteur de second rang bien moins menaçant. Mais, en plus, les Renault, Volkswagen ou autres constructeurs européens se retrouvent victimes d’une incroyable distorsion de concurrence. Placés sous le contrôle de la Commission européenne, qui veille à ce que les aides d’Etat ne faussent pas le jeu de la concurrence, eux ne peuvent bénéficier d’un soutien financier public massif que s’ils s’engagent, en contrepartie, à céder des pans entiers de leurs activités (…). Les industriels yankees ne sont, eux, pas soumis à ce régime de rigueur (…). Victimes du renforcement de l’euro face au dollar, soumis à la concurrence trop souvent déloyale d’industriels chinois profitant de crédits publics pour conquérir à prix cassés des parts de marché, les industriels européens seraient en droit d’obtenir que l’Europe tape cette fois du poing sur la table ».
En général
Le mois de septembre se solde en France par une baisse de 1,5 % de la production industrielle, mais la hausse est de 3,3 % sur le trimestre. Pour la ministre de l’Economie Christine Lagarde et le ministre chargé de l’Industrie Christian Estrosi, cette « hausse trimestrielle record » traduit « une reprise dynamique de l’activité industrielle après une chute historique en début d’année ». Pour eux, cette amélioration est due « aux effets des mesures du plan de relance, à la fin du déstockage et à l’amélioration du contexte international » (UsineNouvelle.com du 10/11). En revanche, les investissements dans l’industrie manufacturière enregistrent une chute record de 24 % en 2009, et un nouveau recul de 5 % est prévu en 2010 (UsineNouvelle.com du 10/11).
A lire de toute urgence !
L’Usine Nouvelle du 12 novembre publie un dossier complet de 32 pages spécial MIDEST, intitulé « Sous-traitance : les yeux tournés vers l’après-crise » : témoignages, reportages, enquête de conjoncture, classement…