L’Usine Nouvelle du 3 décembre a réuni les principaux responsables syndicaux de l’industrie pour débattre, dans le cadre des états généraux, de l’avenir du secteur en France. Ils plaident pour une meilleure articulation entre recherche publique et privée, une vraie concertation sur la stratégie de l’entreprise… et un retour de l’Etat.
Dans le fil de la conversation, Bernard Devert, de la CGT, prend ses distances par rapport à la priorité que souhaite donner le gouvernement aux secteurs les plus technologiques : « chez les sous-traitants, on nous annonce 46 000 suppressions d’emplois au nom d’une surcapacité en Europe mais, à l’intérieur, il y a des niches porteuses d’avenir.
On nous a par exemple expliqué que les fonderies de France, c’était obsolète, terminé. Or, on vient de découvrir qu’on a besoin de 10 000 personnes bien formées en urgence parce que les fonderies ont évolué sur l’usinage. Il faut faire attention dans le choix des priorités : seuls 10 % des emplois de l’industrie sont dans la high-tech ».
« L’industrie prévoit 900 000 embauches d’ici 2010 » annonce LeFigaro.fr du 26 novembre : « cette année, il devrait y avoir environ 50 000 embauches. Le double est prévu pour l’an prochain et les années à suivre ». Il ne s’agit pas, en revanche, de créations de postes mais d’un renouvellement des générations. Seul souci : le secteur a beaucoup de mal à recruter.
Les états généraux de l’industrie sont entrés dans le vif du sujet avec la tenue d’un premier forum régional à Lyon le 26 novembre pour produire un diagnostic de la situation du secteur en Rhône-Alpes. Des forums similaires sont prévus dans les 21 autres régions de la métropole (LesEchos.fr du 26/11).
L’Usine Nouvelle du 26 novembre, qui s’est immiscée dans un atelier aéronautique en Midi-Pyrénées, rapporte cet échange : « A l’évocation de la relation donneurs d’ordres sous-traitants, le consensus va (…) voler en éclat (…). ‘Comment s’en sortir ? J’ai baissé mes prix de 30 % en huit ans et l’on me demande d’investir encore !’, indique un patron de PME, pour qui les seuls coûts de certification pourraient s’élever à un million d’euros, soit 20 % de son chiffre d’affaires.
Les grands donneurs d’ordres vident à leur tour leur sac. ‘En France, la qualité industrielle n’est pas au rendez-vous. Un fournisseur qui livre du matériel dans les délais et mène une démarche de qualité continue sera conservé’, tranche l’un d’entre eux ».
Dans les allées du MIDEST, l’on doutait fort de la bonne foi de ce monsieur. Comme l’écrit Carole Lembezat : « Stratosphériques. C’est ainsi que, depuis les allées bleu vif ou rose fuchsia du MIDEST, la plupart des sous-traitants qualifient les états généraux de l’industrie (…). Certains ont déjà suivi les états généraux de l’automobile, en janvier. Et attendent toujours le résultat des travaux de la plate-forme d’échanges (…) ! ‘On n’en attend rien’, tranche Dominique Igier, le président d’APM ».Le dispositif des pôles de compétitivité va être de nouveau remanié. Christian Estrosi a en effet annoncé lundi une série de mesures destinées à « poursuivre le décloisonnement » nécessaire à leur plus grande efficacité (Les Echos du 01/12).