Même si la direction de Total avait indiqué vendredi dernier qu’ « aucune autre raffinerie du groupe en France » que celle des Flandres, près de Dunkerque, n’était « concernée par un projet de fermeture », l’ensemble des sites hexagonaux du groupe se mettait en grève illimitée le jour même en soutien aux 370 salariés et 400 à 500 sous-traitants concernés. En cette période Ô combien critique d’élections, le gouvernement s’efforçait alors de rassurer la population sur les risques de pénurie, un litre sur deux du carburant vendu en France provient des raffineries Total.
Christian Estrosi, le ministre chargé de l’Industrie, déclarait « qu’il était hors de question en l’état de fermer la raffinerie des Flandres » et demandait au groupe de « rassurer très rapidement les salariés ». Dimanche, Christophe de Margerie, le PDG de Total, rencontrait les syndicats et était reçu par M. Estrosi. A l’issue de la réunion, ce dernier déclarait que le groupe s’engageait « à tout faire pour maintenir une activité industrielle permettant au port de Dunkerque et à ses sous-traitants actuels de conserver leur niveau d’activité et d’emploi » et que le site ne fermerait pas, quel que soit l’avenir de son activité de raffinage. Mardi matin, c’est Nicolas Sarkozy en personne qui recevait le PDG, lequel s’engageait à ce qu’il n’y ait « aucun licenciement » et à ne fermer aucune autre raffinerie que celle de Dunkerque durant 5 ans. A la demande des syndicats, une table ronde se tiendra également vers le 15 avril sur l’avenir de l’énergie en France et la direction avançait la date de son comité d’entreprise exceptionnel qui déterminera l’avenir du site au 8 mars. Conséquence : la majorité des syndicats appelaient mardi soir à l’arrêt de la grève.
Seuls les salariés de Dunkerque poursuivent le mouvement. Leurs collègues d’ExxonMobil et d’Ineos, qui devaient se joindre au mouvement mercredi, ne l’ont finalement pas fait. Reparti entre temps à New York, M. de Margerie n’a pu s’empêcher d’égratigner l’opposition rencontrée par son groupe, regrettant qu’il soit « si difficile » en France de prendre une décision stratégique pour une entreprise bénéficiaire comme Total. Laquelle, on l’apprenait en fin de semaine, devrait investir 20 milliards de dollars au Nigeria (LeFigaro.fr, NouvelObs.com, Challenges.fr, La-Croix.com, LeParisien.fr, LaTribune.fr et 20Minutes.fr des 19, 20, 21, 22, 23 et 24/02).
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