Au risque de vous gâcher votre retour de villégiature d’été, UsineNouvelle.com du 3 août titre « Industrie française : la reprise attendra 2012 ». L’article commence par souligner que si le PIB français a crû de 0,5 % au second trimestre, donnant l’espoir d’un retour à la croissance, cette augmentation s’explique principalement par un effet de déstockage plutôt que par des investissements. Dans l’industrie manufacturière plus spécifiquement, si l’Allemagne repart très fort en enregistrant « des taux d’expansion de la production et des nouvelles commandes quasi historiques », la France est à la peine. Pour le journaliste, « le fossé entre l’Allemagne et la France s’explique par leur spécialisation industrielle. L’Allemagne est l’usine des usines, le leader dans les biens d’équipements et intermédiaires. Elle profite de la reprise mondiale et fournit les usines des BRIC. Sa croissance est également renforcée par un marché domestique dynamique (…). La France, elle, est spécialisée dans les biens de consommation. La croissance des nouvelles commandes est plus importante dans les secteurs des biens d’équipements et des biens intermédiaires que dans les biens de consommation. [Aussi] l’indice Markit sur l’industrie manufacturière française tombe à son plus faible niveau depuis dix mois, en juillet ». De plus, « on n’observe aucun signe de ralentissement des suppressions d’emplois, les entreprises poursuivant leurs politiques de réduction des coûts ». L’article précise même que « la France est le seul pays de la zone euro où les destructions de postes s’accélèrent en juillet ». Contrairement au discours optimiste de nos dirigeants, le bout du tunnel n’est peut-être pas si proche : « cette perte d’emplois risque de plomber la consommation des ménages qui est pourtant le moteur de la croissance en France. En parallèle, l’inflation augmente légèrement, [cette hausse étant] suffisante pour rogner le léger gain de pouvoir d’achat des ménages français. Les perspectives, indiquées par les carnets de commandes en France et à l’étranger, ne sont guère encourageantes. Au mois de mai, selon l’institut Eurostat, le nombre d’entrées de commandes dans l’industrie enregistre un recul de 0,6 % en France. L’Hexagone avait déjà enregistré une baisse de 3,1 % au mois d’avril. Et cette demande risque d’empirer. ‘Les industriels craignent les effets des plans de rigueur sur la demande intérieure en Europe. Les aides servaient d’amortisseurs sociaux et maintenaient la consommation’, explique Philippe Ausseur (…) d’Ernst & Young ». Et le même de conclure : « les industriels ne perçoivent pas un retour de croissance significatif avant 2011, et même plutôt 2012 ».
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