Comment faire pour que l'industrie française redevienne florissante ?
C'est la question que s'est posé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui a publié mercredi un rapport alarmant sur la compétitivité hexagonale. « Comparée à la situation en Allemagne, notre économie montre des signes de faiblesses depuis le début des années 2000 », constate-t-il. Pour autant, la France n'a pas dit son dernier mot. Pour Isabelle de Kerviler, commissaire aux comptes et vice-présidente de la section des activités économiques du CESE, le pays doit arrêter de se comparer à son voisin d'Outre-Rhin : « le modèle germanique n'est pas exportable. Mais nous pouvons apprendre d'eux, notamment la place centrale accordée à leur industrie ».
La première chose à faire est en effet de savoir valoriser notre industrie. Par des salaires encourageants pour commencer : « aujourd'hui, nous perdons beaucoup d'ingénieurs dans la finance parce que cela rapporte plus ». Puis en encourageant les vocations grâce à un développement de l'alternance jusqu'au niveau ingénieur et de la formation continue.
Une réforme du tissu économique est également primordiale, selon le rapport. Il nous manque des ETI (entreprises de tailles intermédiaires) : « il faut un appui individualisé pour ces entreprises. Mais surtout, il faut passer de la sous-traitance à la co-traitance ». Concrètement, les donneurs d'ordres doivent réunir leurs sous-traitants pour fonder leur stratégie mais aussi partager la valeur produite conjointement. Au sein même de l'entreprise, il faut repenser la gouvernance avec une politique de Bottom up : managers et salariés remontent, dans des réunions dédiées, des idées et problèmes émergeant sur le terrain.
Enfin, il faut monter en gamme : « notre industrie du luxe nous montre le chemin. Dans ce secteur, le made in France est un argument de vente de par l'extrême qualité qu'il représente. L'avenir de l'industrie est dans cette montée en gamme ». C'est possible dans tous les secteurs d'avenir : filière verte, numérique, maritime... La France peut s'appuyer sur des leaders mondiaux dans l'énergie (Areva, EDF), transports (Alstom, Airbus...), eaux et déchets (Veolia).
En bref, il faut avoir conscience de ses défauts pour les combattre mais surtout avoir confiance en notre industrie. « La France doit aimer l'industrie pour la rendre compétitive » (UsineNouvelle.com du 12/10).
Edité par l'équipe du MIDEST