Airbus : l'entente franco-allemande dans une zone de turbulences
« L'Allemagne s'inquiète de l'installation d'EADS à Toulouse », titre UsineNouvelle.com du 2 mars. Si la France prétend que « les postes-clés sont aux mains des Allemands et la production glisse petit à petit outre-Rhin » (L'Usine Nouvelle du 08/03), c'est pourtant le ministère allemand de l'Economie qui a adressé une lettre à Thomas Enders pour lui demander de respecter les intérêts du pays dans le groupe. Ce courrier qualifie d' « inacceptable » le fait que les usines germaniques d'Airbus n'aient pas été renforcées et réclame « un renversement de cette tendance ». La raison de cette ire ? M. Enders a décidé de concentrer à Toulouse la direction du groupe, actuellement éclatée entre cette ville, Paris et Munich. Les Echos du 5 mars parient qu'il tiendra tête à son pays d'origine, « tant l'intéressé n'a qu'un objectif en tête : faire ce qui est bon pour EADS avant tout »... Pire (ou mieux, selon le côté de la frontière où l'on se trouve), « l'affirmation par le Frankfurter Allgemeine Zeitung (...) qu'EADS étudierait la possibilité de se passer de crédits du gouvernement allemand pour se dégager de la pression de Berlin ne devrait pas apaiser les esprits ». A en croire le quotidien Handelsblatt, la chancellerie souhaiterait désormais nommer ses propres délégués au conseil d'administration d'EADS, Daimler étant jusqu'à présent seul habilité à nommer les représentants d'Outre-Rhin (UsineNouvelle.com du 06/03)... Mercredi, le ministre français de la Défense Gérard Longuet a tenté de minimiser le problème : « je crois que les responsables allemands sont dans leur rôle de dire 'on aurait aimé que ce soit différent' (...). Ce n'est pas la dépêche d'Ems pour autant », en référence au télégramme du chancelier prussien Bismarck qui conduisit Napoléon III à déclarer la guerre de 1870. Le gouvernement de Madame Merkel a également tenu à calmer le jeu, déclarant que « la direction (d'EADS), y compris Tom Enders, jouit de [sa] confiance » (UsineNouvelle.com du 07/03).
Edité par l'équipe du MIDEST