Conjoncture
L’automobile française entamerait-elle sa remontée ? Les ventes de voitures particulières neuves ont augmenté de 8,1 % en mars en données brutes dans l’Hexagone. PSA a progressé de 15,9 % et Renault de 12,8 %. Les deux marques rassemblées représentent 57 % du marché. Néanmoins, à nombre de jours ouvrables comparables, les immatriculations ont reculé de 1,8 %.
Même modérée, LesEchos.fr parlent tout de même de « première embellie (…) depuis janvier ». Avec la réduction des stocks, les cadences sont reparties à la hausse. Toutes les usines de PSA, à l’exception de celle de Rennes, sont dans le vert. Celle d’Aulnay multiplie les journées de travail le samedi.
Chez Renault, « les capacités de production sont revues tous les 15 jours. Jusqu’au 18 avril, aucune mesure de chômage partiel n’est prévue en France » (LePoint.fr, LeFigaro.fr, UsineNouvelle.com, LeMonde.fr, Challenges.fr et LeParisien.fr des 01 et 02/04).
En revanche, les ventes baissent de 38,7 % en Espagne et de 25 % au Japon. La dégringolade se poursuit également aux USA, Ford enregistrant une chute de 41 %, General Motors de 45 % et Chrysler de 39 %.
A l’inverse, l’Allemagne est victime du succès de sa prime à la casse de 2 500 euros : limitée à l’origine à 600 000 demandes pour un budget de 1,5 milliard d’euros, elle en a enregistré 780 410 en deux mois. Le dispositif est prolongé jusqu’à la fin de l’année sans que ses modalités ne soient encore connues (LesEchos.fr du 01/04).
Ingénieurs de l’Automobile de février consacre un dossier technique complet aux véhicules électriques, exemples concrets à l’appui pour les principaux constructeurs.
Prestataires
Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, a joint sa voix à celles qui se sont élevées contre la direction de Continental, estimant que les salariés de Clairoix avaient été « trompés », et a appelé à faire pression sur l’Allemagne pour tenter d’éviter la fermeture (LeParisien.fr du 26/03). De son côté, Christine Lagarde a finalement reçu le 25 mars le président du groupe, qui s’est par ailleurs doté d’un nouveau président du conseil en la personne d’un protégé de Schaeffler (LesEchos.fr du 27/03). Celui-ci invoque la crise et soutient que l’accord de retour aux 40 heures ne comprenait aucune clause de garantie sur la pérennité du site. Mais, selon la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, les résultats de Clairoix ne permettent pas actuellement de justifier économiquement le plan social lié à la fermeture du site. Néanmoins, la nomination pour l’Oise d’un premier commissaire à la réindustrialisation (UsineNouvelle.com du 26/03) n’augure pas d’une issue très favorable aux salariés…
Par prudence, la direction de Continental a choisi de déplacer à Nice le comité central d’entreprise de mardi, initialement prévu à Reims. Les représentants du personnel n’y ont fait qu’une très brève apparition, le temps de lire une déclaration sur la violation des accords de 2007 et de nommer un expert comptable (LeMonde.fr, LeParisien.fr, NouvelObs.com, UsineNouvelle.com et LesEchos.fr des 27, 28 et 31/03).
En revanche, les salariés étaient environ 550 au tribunal de Sarreguemines le même jour pour l’examen du référé déposé par l’intersyndicale demandant l’annulation du plan social. L’espoir est réel : en effet, selon les salariés, Raymond Soubie, le conseiller social du président Sarkozy, « nous a dit la semaine dernière que l’Etat nous soutiendrait dans nos démarches juridiques. On verra si le ministère de la Justice a donné des instructions aux juges » (LeParisien.fr du 31/03). Effectivement, le ministère public a demandé au tribunal de suspendre la procédure de fermeture, arguant que la direction avait pris cette décision avant d’en informer le comité central d’entreprise et le comité d’établissement. Le juge statuera le 21 avril (E24.fr, LesEchos.fr, LeFigaro.fr et LeParisien.fr des 31/03 et 01/04).
Dans le même temps, selon France Info, le groupe procède à des embauches… en Roumanie, à Timisoara, usine dont les ouvriers ont été formés… par ceux de Clairoix. Selon Le Monde, les salaires y sont compris entre 280 et 420 euros par mois, contre 1 700 en moyenne en France.
Mais le directeur de l’usine roumaine qui, par le plus grand des hasards, était auparavant celui de Clairoix qu’il avait quitté deux jours après la signature du fameux accord sur les 40 heures, nie toute intention de délocalisation (UsineNouvelle.com et NouvelObs.com du 31/03) !
Plusieurs dizaines de salariés de l’usine Valeo de Caen-Mondeville ont manifesté le 26 mars contre le parachute doré octroyé à Thierry Morin, alors que 116 postes sont supprimés sur le site (LesEchos.fr du 26/03).
La région Basse-Normandie va financer un plan de formation « exceptionnel » pour aider l’usine Wagon Automotive, spécialisée à Orbec, dans le Calvados, dans l’emboutissage et l’assemblage de pièces de structures pour l’automobile, à traverser la crise. Le site, qui fait l’objet de mesures de chômage partiel et d’un plan social visant à supprimer 70 postes, est à vendre (UsineNouvelle.com du 31/03).
L’équipementier japonais Sanden supprime 67 emplois dans son usine de Tinténiac, en Ille-et-Vilaine, qui fabrique des compresseurs pour la filière automobile (UsineNouvelle.com du 01/04).
L’américain Johnson Controls va fermer une dizaine d’usines dans le monde d’ici 2010, sans préciser lesquels. Il en possède cinq en France (LesEchos.fr du 27/03). Ses confrères Delphi et Visteon, dont les plus gros clients sont General Motors et Ford, se départissent de certains actifs pour faire face à leurs dettes, ce qui affecte également leurs usines européennes (UsineNouvelle.com du 01/04).