Si le marché automobile français se porte mieux, ce sont surtout les petites voitures les moins polluantes qui tirent leur épingle du jeu. Plus écologiques et donc plus concernées par la prime à la casse, elles sont également moins onéreuses et par conséquent plus adaptées aux périodes de crise (UsineNouvelle.com du 02 et LesEchos.fr des 06 et 08/04).
Malgré les quelques bonnes nouvelles, comme le souligne David Barroux dans LesEchos.fr du 06/04, « ne crions pas victoire trop tôt pour de mauvaises raisons (…). La situation [de l’automobile] ne se dégrade plus. Elle reste simplement mauvaise (…). Dopé par des primes à la casse (…), le rebond promet (…) d’être temporaire et limité (…). Selon Merrill Lynch, il ne devrait se vendre en 2009 que 59 millions de véhicules dans le monde, soit (…) 10 millions de moins qu’en 2007. La crise financière a déjà privé de crédit auto les acheteurs. La crise économique réelle qui s’étend va priver de moyens les consommateurs potentiels. A moyen terme au moins, le monde achètera moins de voitures et préférera l’entrée de gamme pas chère au bling-bling tape à l’œil. Les dévastatrices conséquences industrielles de cette nouvelle réalité commerciale ne se sont d’ailleurs pas encore matérialisées. Opel, GM, Chrysler, Saab, Land Rover et d’autres sont au bord de la sortie de route. Ils pourraient bientôt faire un grand pas en avant vers le dépôt de bilan. Difficile de croire en effet que toutes les usines de la Terre capables d’assembler près de 90 millions de véhicules par an puissent continuer longtemps de tourner au ralenti (…). Pour les constructeurs, les mois qui viennent devraient (…) prendre des allures de long et douloureux hiver. Paradoxalement et cruellement, c’est d’ailleurs ce grand chambardement qui s’annonce qui pourrait donner l’occasion à l’industrie automobile mondiale de repartir sur des bases plus saines (…). L’auto est à un point d’inflexion. L’homme ne peut se passer de l’automobile. Les constructeurs qui vont survivre sauront en profiter. Là est la promesse du printemps ».
En France, comme annoncé dans le Pacte automobile du 9 février, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), la plasturgie et le Conseil national des professions de l’automobile ont signé avec le gouvernement un accord pour le secteur de l’automobile qui prévoit une meilleure rémunération du chômage partiel. Valable pour trois mois, il est reconductible une fois. En échange, les entreprises adhérentes s’engagent à maintenir l’emploi des salariés concernés pendant au moins six mois et à respecter l’objectif de formation de dix jours pour chacun (UsineNouvelle.com du 03/04).
La chute continue en Grande-Bretagne avec une baisse de 30,5 % d’immatriculations de voitures neuves en mars (LesEchos.fr du 06/04).
En Allemagne, le gouvernement a triplé le budget de la prime à la casse pour lui permettre théoriquement d’être pérennisé jusqu’à la fin de l’année (UsineNouvelle.com et LesEchos.fr du 08/04).
Enfin, la Banque européenne d’investissement a annoncé 866 millions d’euros supplémentaires pour le développement des voitures propres. La répartition de ces fonds a de quoi rendre perplexe : si 366 millions iront à Jaguar Land Rover, 400 seront versés au japonais Nissan pour améliorer le rendement énergétique de ses productions au Royaume-Uni et en Espagne, et un prêt est accordé à Volkswagen pour l’ouverture d’une usine en Inde (UsineNouvelle.com du 08/04)…
