Sous-traitance démotivée, jeunes cadres qui se détournent de l'aéronautique militaire pour le civil, cadences de production minimales... Le PDG de Dassault Aviation a le blues, au point de déclarer : « si, demain, j'ai l'autorisation de la DGA [Direction Générale de l'Armement] de fabriquer tout en Inde, y compris les appareils destinés à l'armée française, je le ferai : je n'ai pas d'états d'âme (...).
De nombreux sous-traitants me disent : 'si nous emportons le marché en Inde, ne pourriez-vous pas faire tout fabriquer là-bas, de façon à nous débarrasser de la production du Rafale ?'. C'est vous dire à quel point la sous-traitance est démotivée.
En effet, alors qu'à l'origine on [NDR : comprendre « l'Etat français »] lui a parlé de 320 avions, elle voit, tous les quatre ou cinq ans, les décisions systématiquement remises en question [à la baisse].
C'est un problème d'intérêt national : voulons-nous garder notre capacité à produire le Rafale ? J'y suis prêt mais je ne suis pas tout seul : il faut également proposer des perspectives de long terme à la sous-traitance. [Or cette dernière est aujourd'hui] très sollicitée par le secteur civil, économiquement bien plus intéressant, comme le montrent les exemples d'Airbus et du Falcon » (LaTribune.fr du 20/09).
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