Avionneurs
LaTribune.fr titrait mardi sur « le coup de blues d'Airbus et de Boeing sur les ventes long-courriers » : « coup sur coup, China Southern a commandé 20 A350 et American a reporté la livraison d'A350 et de B787. De ces deux annonces, la seconde illustre en fait le mieux la tendance du marché des avions long-courriers. Depuis plusieurs mois, ce dernier est à la peine (…). Les raisons sont multiples. D'une part, les compagnies aériennes ont commandé massivement des gros-porteurs entre 2005 et 2015 et les besoins sont peut-être moins importants aujourd'hui. Par ailleurs, la situation surcapacitaire sur le long-courrier ne les pousse pas à acheter des avions pour croître, tandis que la faiblesse du prix du baril ne les incite pas non plus à passer des commandes de renouvellement de leur flotte (…). Autre raison de cette tendance, l'attractivité du marché de l'occasion ». Sans oublier les délais de livraison. Mais « pas de panique pour autant pour Airbus et Boeing. Leurs carnets de commandes sont si bien remplis qu'ils leur garantissent deux ou trois années d'activité sur le long-courrier ».
Airbus vient par ailleurs de dévoiler la livrée du Beluga XL : 6 designs différents ont été proposés aux salariés qui ont retenu celui affichant un large sourire. Le nouveau gros-porteur sera mis en service en 2019 (UsineNouvelle.com du 27/04). Tom Enders, le président exécutif de l’avionneur, qui a par ailleurs envoyé une lettre de soutien très amicale à Emmanuel Macron (LaTribune.fr du 30/04), a dénoncé l’enquête ouverte en Autriche qui le vise, avec d’autres, pour des faits de corruption et de fraude présumés sur la vente d’avions de combat Eurofighter en 2003. Il accuse directement le gouvernement de se servir de la justice à des fins électorales. Le ministère de la Défense a réagi en appelant Airbus à adopter un « ton plus modéré », indiquant que les développements de l’enquête étaient « solides et soutenus par des faits » (Les Echos du 28/04).
L’américain Boeing a, de son côté, déposé plainte contre son concurrent canadien Bombardier, qu'il accuse de vendre son dernier avion CSeries en dessous de ses coûts de fabrication, ce que conteste le gouvernement canadien (Challenges.fr du 28/04).
Arianespace reprend ce jeudi ses lancements avec le tir d’une fusée Ariane 5, retardé de 45 jours en raison du conflit social qui a touché la Guyane. Elle mettra en orbite deux satellites de télécommunications brésilien et sud-coréen (Les Echos du 04/05).
De son côté, SpaceX a lancé lundi une fusée Falcon 9 depuis Cap Canaveral pour placer en orbite un satellite du Bureau national de reconnaissance, une agence du département américain de la Défense spécialisée dans la surveillance spatiale. Il s’agit de son premier satellite militaire, brisant ainsi le monopole d’United Launch Alliance, partenariat de Lockheed Martin et de Boeing sur ce type de lancements (Les Echos du 02/05).
Dans le même registre, « la France veut développer une nouvelle filière de nanosatellites », nous apprend UsineNouvelle.com : « le Cnes parie sur le développement du marché des satellites de moins de 50 kilos. L’agence spatiale française a sélectionné la PME toulousaine Nexeya pour co-développer un démonstrateur en vue d’un lancement en 2019. Les deux partenaires vont investir une dizaine de millions d’euros dans la filière ».
Enfin, Thales Alenia Space a choisi la Belgique pour implanter sa première usine du futur. Le nouveau site du constructeur de satellites débutera l'assemblage automatisé de cellules photovoltaïques de panneaux solaires au deuxième semestre 2018 afin de fournir des offres compétitives sur l'ensemble des segments de son offre. Un investissement de 20 millions d’euros (UsineNouvelle.com du 03/05).
La Direction générale de l’armement (DGA) et bpifrance ont signé un accord visant à créer un fonds d’investissement dédié aux entreprises stratégiques de la défense. Il sera abondé à hauteur de 50 millions d’euros et visera tout particulièrement des entreprises de petite taille, start-up ou sociétés innovantes, critiques pour les programmes d’armement (Les Echos du 03/05).
Equipementiers / Sous-traitants
Trois mois après l'annonce de négociations pour son rachat par Safran, Zodiac a plongé dans le rouge au deuxième semestre et révisé une nouvelle fois à la baisse ses objectifs financiers pour l'année. S'il souhaite officiellement toujours ce mariage, il n'exclut pas de continuer en solo avec une nouvelle gouvernance à la clef. Tout dépendra de l'ampleur de la baisse du prix proposé par Safran (LaTribune.fr et Les Echos du 28/04).
[widgetkit id="13"]