Revue de presse aéronautique du 22 février 2012
Conjoncture
Les compagnies aériennes internationales auront besoin de 33 500 nouveaux appareils d'ici à 2030, selon Boeing qui estime le coût à 4 000 milliards de dollars (UsineNouvelle.com du 13/02).
Les constructeurs se sont pressés cette semaine au salon de Singapour pour être au plus près de leurs clients asiatiques. Mais niveau commandes, il reste loin derrière Le Bourget ou Farnborough (UsineNouvelle.com du 15/02).
Avionneurs
Suite à la découverte de fissures sur les ailes du gros porteur d'Airbus, l'Agence européenne de sécurité aérienne recommande l'inspection des 67 A380 en service (UsineNouvelle.com du 08/02). L'avionneur ne cherche pas à se défausser sur ses fournisseurs : « c'est très embêtant (...), c'est nous. Nous avons foiré », a délicatement déclaré son nouveau PDG Tom Enders. Le problème est d'autant plus contrariant que tous les A380 actuellement en service ou en production sont ou seront apparemment atteints par ces fissures (LaTribune.fr du 13/02).
Boeing a finalisé mardi la méga-commande de 230 B737 de la low cost indonésienne Lion Air. Avec un prix catalogue de 22,4 milliards de dollars, ce contrat représente la plus grosse commande d'avions civils de son histoire (LaTribune.fr du 14/02).
Le canadien Bombardier rebondit : il a vendu 11 avions cette semaine pour un montant évalué à 457 millions de dollars (UsineNouvelle.com du 13/02).
Dassault : succès en Rafale / un avion sur tous les fronts
Inde. Laurent Guez apporte sa contribution à la réflexion sur les transferts de technologie qui accompagnent la vente de l'avion à l'Inde dans son éditorial de L'Usine Nouvelle du 9 février. Le journaliste s'interroge : « en réalité, nos entreprises ont-elles le choix ? À l'évidence, non. Les Chinois comme les Indiens profitent du rapport de force pour réclamer qu'une part de la production soit localisée sur leur territoire. Dans le cas du mégacontrat de l'Indian Air Force, ces exigences de New Dehli ne constituent pas une surprise, elles figurent noir sur blanc dans l'appel d'offres. Elles sont légitimes. Et c'est à prendre ou à laisser (...). Ce sera l'enjeu principal des négociations qui s'ouvrent aujourd'hui. [Les] Français devront en donner assez pour décrocher le contrat, mais pas trop pour garder leur avance et leur fonds de commerce » (UsineNouvelle.com du 08/02). Or, rien n'est fait pour LaTribune.fr du 8 février : « encouragé par les propos belliqueux du Premier ministre britannique David Cameron, le groupe de défense BAE Systems n'a pas désarmé pour faire changer le choix de l'Inde, qui a sélectionné (...) le Rafale au détriment de l'Eurofighter (...). Dans un entretien accordé au Financial Times, le patron du groupe britannique (...) est notamment prêt à abaisser le prix ». Mais cela ne devrait pas suffire selon les informations du Financial Times of India car le Rafale l'a emporté « à la fois sur des critères de coûts en terme de cycle de vie et sur des critères de prix d'acquisition ». Le gouvernement indien aurait donc exclu tout retour dans la compétition du consortium européen mené par BAE Systems (UsineNouvelle.com du 10/02).
Suisse. Pour contrer une éventuelle réévaluation de son offre par Dassault, le groupe suédois Saab, pourtant vainqueur déclaré de la compétition, estime qu'il peut encore réviser à la baisse le prix de ses avions. Il propose aussi à la Suisse de signer le contrat directement avec le gouvernement suédois, ce qui équivaut à une garantie d'Etat : en cas de problème, les autorités suédoises viendraient au secours de Saab pour garantir la livraison des appareils (UsineNouvelle.com du 08/02). Mais Dassault ne lâche pas. De passage mardi au salon aéronautique de Singapour, le ministre français de la Défense Gérard Longuet a révélé que le groupe avait déposé auprès de la Suisse un recours gracieux qui s'appuie notamment sur les conclusions de deux rapports ultra confidentiels de l'armée de l'air helvète révélés par le journal local Le Matin et signés par le commandant des Forces aériennes. Ces rapports sont explosifs pour le ministre de la Défense, Ueli Maurer, qui aurait choisi le Gripen en dépit de la médiocrité de ses performances opérationnelles, classées dernières par les pilotes de l'armée de l'air. Ce dernier a dû organiser une conférence de presse mardi pour défendre son choix. Il a confirmé que le chasseur suédois avait été sélectionné pour son prix et affirmé que les rapports à l'origine du scandale étaient « insignifiants » et portaient sur une version ancienne du Gripen. Selon l'une de ses porte-parole, il n'aurait même jamais vu ces rapports ! Visiblement gêné aux entournures,
M. Maurer laisse la porte ouverte, demandant à Dassault de lui « soumettre une offre vraiment concrète » (UsineNouvelle.com et Challenges.fr des 13 et 14/02).
Brésil. 2012 s'annonce décidément comme une année exceptionnelle pour le groupe français : le Brésil va « très probablement » choisir le Rafale pour équiper son armée de l'air, a-t-on appris cette semaine de sources gouvernementales. La décision indienne aurait levé les derniers doutes de la présidente Dilma Rousseff mais elle ne devrait pas annoncer sa décision avant l'élection présidentielle française afin de ne pas laisser cette question être détournée à des fins politiques. Le ministre de la Défense brésilien a déclaré mercredi : « je compte sur le fait que (la décision) aura lieu ce semestre ». Son pays espère utiliser les transferts technologiques pour développer sa propre industrie de défense avec Embraer (LaTribune.fr du 13 et Challenges.fr du 15/02).
Emirats arabes unis. Enfin, d'après LaTribune.fr, les négociations seraient reparties de plus belle avec les émirati et Dassault serait en position plus que favorable de voir ses efforts se concrétiser.
Le salon Heli-Expo qui s'est tenu à Dallas a été un bon cru pour Eurocopter, le premier fabricant mondial d'hélicoptères civils, avec 191 commandes en trois jours, soit plus d'1,1 milliard d'euros (UsineNouvelle.com des 13 et 15/02).
Comme Boeing, le constructeur toulousain d'avions régionaux à hélices ATR a signé à Singapour l'un de ses plus gros contrats avec Lion Air. Malgré un exercice 2011 record, il s'inquiète de la future concurrence chinoise (Les Echos du 16/02).
Equipementiers / Sous-traitants
Latécoère affiche un chiffre d'affaires en hausse de 23,9% en 2011. Pour 2012, il table sur une nouvelle augmentation de l'ordre de 10%. Son portefeuille de commandes à fin décembre représentait plus de 4 ans d'activité. C'est la fin de deux années d'incertitudes qui ont vu l'équipementier toulousain frôler la faillite (UsineNouvelle.com du 10/02).
L'américain GE veut augmenter le rythme de production de son activité de moteurs d'avions. Et il y met les moyens. L'industriel a ainsi annoncé un investissement de 580 millions de dollars. Il entend élargir ses sites de recherche et développement aux USA. Au programme : 400 emplois créés et 3 nouvelles usines ouvertes en 2013 (UsineNouvelle.com du 14/02).
Revue de presse aéronautique du 22 février 2012 éditée par l'équipe du MIDEST