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La production automobile s’invite dans le débat électoral

Tout commence par une information parue dans La Tribune du 7 janvier : Renault aurait décidé de produire la nouvelle Clio non pas à Flins, qui se concentrerait sur les véhicules électriques, mais en Turquie. Bien que le groupe affirme que la décision n’est pas encore prise et que, « que la remplaçante de la Clio 3 soit produite à Flins ou non, cela ne produira ni licenciement, ni fermeture de l’usine française », l’UMP, à l’unisson d’ailleurs de la quasi-totalité des partis politiques français, déclarait aussitôt qu’il « désapprouvait » les « intentions prêtées » au constructeur et estimait que l’Etat était en droit d’obtenir des « éclaircissements » en sa qualité d’actionnaire et suite au soutien massif apporté au constructeur en 2009. Christian Estrosi, le ministre chargé de l’Industrie, se disait quant à lui « choqué ». Dans un premier temps, il rencontrait lundi à Bercy des représentants des sous-traitants et de la direction de l’industriel, puis mercredi directement son directeur général.
A l’issue de cette réunion, selon le ministre, Monsieur Pelata aurait « entendu le message » (ce dernier déclarera : « dans tous les cas, il y aura des Clio produites à Flins. Quel que soit ce qui arrive, ça c’est très clair » et le directeur commercial du groupe, tout en soulignant qu’il faut « tenir compte de la concurrence », estimera jeudi qu’un compromis est possible). Durant l’entrevue, M. Estrosi aurait posé trois exigences au constructeur : intégrer le plus possible les fournisseurs et sous-traitants français dans son dispositif industriel, ne pas baisser la production et les effectifs à Flins, maintenir la production de la Clio en France.


Mais Christian Estrosi ne s’arrête pas là. Il ajoute, le plus sérieusement du monde : « je souhaite que le bilan selon lequel 25 % des voitures sont produites par Renault en France et 75 % à l’étranger s’inverse » ! Alors que Nicolas Sarkozy en personne a convoqué Carlos Ghosn samedi à l’Elysée, le ministre précise : « je pense que M. Pelata a parfaitement compris que lorsque la réunion avec le président de la République se tiendra, Renault aura l’exigence d’apporter des réponses qui permettent au président de la République de confirmer aux Françaises et aux Français que c’est bien la volonté de l’Etat qui devrait être respectée dans les choix futurs de Renault (…). Le gouvernement a suffisamment d’arguments pour affirmer une stratégie industrielle » (UsineNouvelle.com, Challenges.fr, E24.fr, LeParisien.fr, LExpansion.com, 20Minutes.fr, LesEchos.fr et LeFigaro.fr des 07, 09, 10, 11, 12, 13 et 14/01) !  Un article paru dans LeMonde.fr du 14 janvier replace froidement les choses en perspective. Dès son introduction, il souligne que « le chef de l’Etat et le gouvernement (…), en pleine campagne pour les élections régionales du mois de mars, ont fait de la délocalisation de la Clio en Turquie l’un de leurs chevaux de bataille ». Rebondissant sur une petite phrase de M. Estrosi (« nous avons le droit d’affirmer que lorsque l’on vend une Renault en France – et Renault, c’est un nom français, c’est une marque française – on ne la produit pas à l’étranger »), le journaliste Stéphane Lauer poursuit : « cette polémique prend des accents étranges dans la mesure où les déclarations ne correspondent pas toujours aux faits. D’abord, la Clio est déjà largement produite en Turquie.  N’en déplaise au gouvernement, en 2009, 179 500 exemplaires sont sortis des chaînes de Bursa contre 140 000 de celles de Flins. Le ‘made in Turquie’ n’est donc pas une crainte, mais déjà une réalité. Ensuite, il n’est pas question pour le constructeur de transférer l’activité d’une usine française vers un site étranger, c’est-à-dire de délocaliser proprement dit. Renault, comme d’autres constructeurs, est amené à repenser régulièrement la ventilation de sa production en fonction de l’évolution de sa gamme. En l’occurrence, si Renault songe à faire plus de Clio en Turquie, c’est parce qu’il doit faire de la place à Flins pour accueillir son nouveau modèle électrique, la Zoé, à partir de septembre 2011 ».
Le journaliste reprend ensuite un argument de M. Pelata, selon lequel « il est plus difficile de produire en France dans le bas de gamme » pour enfoncer le clou : « d’ailleurs, l’Etat ne découvre pas le problème car c’était l’une des principales conclusions des Etats généraux de l’automobile, organisés sous son égide en 2009. Le constat établi à l’époque était sans appel : l’industrie française souffre d’un déclin de compétitivité, ferment de délocalisations » (coût horaire de la main-d’oeuvre, prélèvements publics…). Pour finir, il évoque un « autre volet de la polémique : la présence de l’Etat au capital de Renault. Actuellement, les pouvoirs publics détiennent 15 % de Renault et 2 sièges sur 17 au conseil d’administration ». Et Stéphane Lauer de s’interroger : « dans ces conditions, l’Etat a-t-il les moyens de ses ambitions ?».
Pour compliquer le tout, soulignons que la Commission européenne, garante de la concurrence, s’est également invitée dans le débat en demandant des explications aux autorités françaises. Elle rappelle en effet que le gouvernement avait promis en février 2009 qu’il « n’imposerait aucune condition sur la localisation des usines ». Et la Commission d’affirmer qu’elle « s’assurera que cet engagement est tenu » (NouvelObs.com et LeFigaro.fr du 14/01)…

 



Editée par l'équipe du MIDEST
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