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Renault et les délocalisations : danger à Tanger ?

L'inauguration de l'usine Renault de Tanger en fin de semaine dernière, qui produira des véhicules Dacia à bas coûts, a soulevé en France une vague de protestations, à droite comme à gauche.

Pour l'ex-ministre de l'Industrie Christian Estrosi, le constructeur joue « contre la politique du gouvernement et contre l'industrie française (...). [S'il est] normal qu'une entreprise automobile, qui souhaite conquérir des nouveaux marchés, construise des usines dans des pays émergents, [il] est dangereux et insoutenable pour notre pays que Renault, dont l'Etat est le premier actionnaire, réalise du dumping social au Maroc pour produire des voitures destinées à l'Europe et à la France ». Pour une fois, on est d'accord au PS : le porte-parole de François Hollande estime que « Renault part désormais réaliser du dumping social au Maroc pour produire des voitures low cost destinées à l'Europe et à la France (avec un salaire de 240 euros par mois), une stratégie que l'Etat actionnaire ne peut ignorer ». Au Front National, on fait comme toujours dans la finesse, considérant que cette implantation est un « véritable scandale (...). Nos territoires se vident avec de l'argent prêté par la France et l'Union européenne ».

Manque de chance : pour une fois qu'ils semblent (presque) tous d'accord, ils ont manqué une belle occasion de se taire, à en croire les différents éditorialistes qui donnent raison au patron de Renault. Carlos Ghosn, qui a d'ailleurs reçu dimanche le soutien, notable dans cette atmosphère de curée, du ministre de l'Industrie Eric Besson, souligne en effet que l'usine de Tanger est destinée à la production de voitures low cost et ne concurrence donc pas l'Hexagone. Elle « vient au contraire ajouter à la charge de travail en France (...) dans nos ingénieries, dans nos usines moteur, au niveau de nos fournisseurs ». Le PDG poursuit : « nous localisons en France des produits à plus haute valeur ajoutée comme les voitures électriques, les batteries (...). La question du positionnement d'une usine comme cela en Europe de l'Ouest et particulièrement en France ne se posait même pas dès le départ puisque c'était incompatible avec le concept (...). [Dacia est] une marque de conquête qui nous permet de rentrer dans les pays émergents et de préparer la venue de la marque Renault en permettant à des personnes qui n'ont pas beaucoup de disponibilités financières (...) de rentrer dans la marque Dacia et après d'émigrer vers Renault » (Challenges.fr et UsineNouvelle.com du 09/02). Ou pas d'ailleurs. Car, comme l'écrit Thibaut de Jaegher dans UsineNouvelle.com du 9 février, « le problème de la marque au Losange, ce n'est pas la Logan mais son positionnement. Dacia est dangereuse car le constructeur français n'a pas mené avec succès sa montée en gamme. Toutes ses tentatives dans le haut-de-gamme (...) se sont soldées jusque-là par des échecs ». Pour lui, comme pour ses confrères de L'Usine Nouvelle, il ne s'agit pas d'une délocalisation, ce type de voiture ne pouvant pas, économiquement, être produit en France. LaTribune.fr du 8 février rappelle d'ailleurs que « Volkswagen fabrique aussi sa mini Up en Slovaquie, Fiat sa 500 en Pologne ou son minispace 500L en Serbie. Les Citroën C1 et Peugeot 107 sont assemblées en République tchèque. Pour des raisons de prix de revient ».

Edité par l'équipe du MIDEST

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